Monday, April 30, 2007

Gibraltar- Live


Abd Al Malik - Gibraltar Live
Video sent by ATMOSPHERIQUES


La chanson me faisait déjà vibrer. En live, c'est encore mieux. L'émotion est là. Et mon africanité de ressurgir. Et mon africanité de se réveiller. L'Afrique. Berceau de l'humanité. Poubelle de nos temps. Tu tombes et tu te relèves. Tu retombes et tu t'agrippes. Sans t'avoir jamais sillonnée, je t'aime. Sans t'avoir de partout touchée, je te sens.


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Sunday, April 29, 2007

Nouvelles hâtives

J'ai quelques "contretemps". Je ne finirai pas au moment souhaité. Encore deux mois au moins.

Je ne pourrai pas m'empêcher de bloguer pendant deux autres mois.

Certaines nuits, je me réveille en sueur. Mes deux mains cherchent le clavier. Je tremble. Mais je me dis qu'il faut résister. Même sans camisole de force.

Je ne peux plus résister.

Rechute. Rechute prévue par quelques un(e)s d'entre vous.

Mais deux mois sont deux mois. Et je n'ai jamais eu une volonté de fer. Je suis faible. Faible. Faible.

Je vais donc écrire de temps en temps. Peut-être une ou deux fois par semaine.

À bientôt.

Signé : le mécontent résigné.

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Sunday, April 15, 2007

Elle m'a inspiré

Geneviève prêche par l'exemple sans le savoir.

Il me reste quelques semaines de dur labeur. Je vais me consacrer à ma maîtrise.

Je vous reviens dans quelques semaines.

À la revoyure !


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Saturday, April 14, 2007

La plus haute fleur de la nature

Deux désespérés se sont explosés à Casablanca aujourd'hui. Encore. Ça a commencé à Casa. Ensuite Alger. Ensuite Casa. Que se passe-t-il ? Pourquoi ? Comment ? Les questions pleuvent, mais ça reste sec question réponses.

Il y a l'été qui arrive. Et le plus beau pays du monde (slogan choisi par le Maroc pour atteindre les 10 millions de touristes d'ici 2010) attend ses touristes. Le mot "touristes", ici, englobe deux catégories de gens. Les Européens, Américains, Canadiens, etc. Et les gens comme moi. Exilés en Europe ou en Amérique du nord. Que veulent faire les terroristes ? Peut-être dissuader la première catégorie de touristes de venir. C'est très intelligent, vous voyez. Les touristes désertent le Maroc. Les vendeurs de babouches passent leurs journées à suer devant leurs magasins vides et à chasser des mouches qui s'ennuient, les travailleurs de l'industrie hôtelière chôment, traînent dans les rues et remplissent les cafés déjà pleins, les bars...restent pleins. Car nous le savons tous, ce sont les Marocains eux-mêmes qui remplissent les bars. Mais ça, c'est une autre histoire...Et alors ? Alors d'autres désespérés. Alors d'autres chômeurs. Alors d'autres fils du peuple qui n'ont rien à perdre. Il faut recruter, voyez-vous. C'est une économie en pleine expansion...

Ensuite, il y a les élections qui arrivent en Septembre. Semons la terreur. Et que les gens votent pour nous. Car nous sommes la loi. Nous sommes la seule voie.

Le Maroc fait peur ces temps-ci. Les touristes comme moi, iront de toutes les manières au pays. Il faut voir ses parents. Il faut se baigner dans les plages qu'on a fréquentées pendant sa jeunesse. Il faut manger du boulfaf et boire du thé à la menthe à longueur de journée. Il faut nourrir sa nostalgie. C'est comme ça. On revient toujours à son pays d'origine. On revient toujours à son enfance. Mais les autres ? Ils iront probablement en Tunisie. Ou pour s'éloigner du Maghreb et de la folie de ses habitants, ils vont aller en Italie, en Espagne, en France, etc. Qui est le grand perdant ? Le Maroc. Le Maroc. Le Maroc. Alors pourquoi font-ils ça ? Ils sont désespérés ? Des désespérés, il y en a à la pelle dans les pays du tiers-monde. Ils ne se tuent pas pour autant. Ils défendent une cause ? Dites-moi donc laquelle. La Palestine ? L'Irak ? L'Afghanistan ? Foutaises. En quoi la mort triste d'un Marocain au centre-ville de Casablanca sert-elle une quelconque cause ? Même si c'est le consulat des États-Unis qu'on visait. Les États-Unis, c'est un empire. Un grand méchant loup. (Et une culture fascinante. Et un beau pays - j'imagine -, et une civilisation intéressante. Avec ses bons coups et ses bas coups. Mais ça, c'est une autre histoire aussi) Le méchant loup a les dents très longues. Très très longues. Et le ventre plein. Et l'estomac qui grandit de plus en plus. Ce n'est pas un attentat dans son consulat qui le fera reculer. Ce n'est pas un kamikaze tiers-mondiste, mort dans son propre pays, tuant ses propres frères, qui le fera réfléchir. Non. Au contraire. Ça justifie(ra) ce qu'il fait déjà ailleurs dans le monde. Continuez, et le Maroc, deviendra un état militaire. Continuez. On ne récolte que ce qu'on sème.

Cette mode de se tuer au nom de causes farfelues et mal définies gagne de plus en plus de terrain dans ce monde. Surtout chez nous, les musulmans. (La minorité folle, et prête à tout, fait payer la majorité paisible et pacifiste) Le terrain est fertile dans les pays musulmans. La pauvreté, les inégalités sociales toujours grandissantes, la dictature (tolérée par l'occident car bénéfique) longue et pénible (pour les citoyens du pays) de ses dirigeants, l'agression permanente des forces de ce monde (inutile de citer des noms ici), la mondialisation agressive et peu respectueuse des réalités des pays et de leurs cultures, font en sorte que dans chaque ville, dans chaque quartier (très) défavorisé dans nos pays, il existe des cibles potentiels, d'éventuels terroristes, prêts à combattre. Combattre quoi, combattre pourquoi, ils ne le savent souvent pas : ils ont faim, sont analphabètes, ont une colère sourde (bientôt moins sourde) en eux, et estiment généralement que leur pays n'a rien fait pour les aider à s'en sortir. Ils sont dans la marge de la société. Pourquoi la respecteraient-ils alors ? Pourquoi épargneraient-ils cette élite, qui mange et boit à sa faim, sans se soucier d'eux, les oubliés de la société ?

Reste que rien au monde ne justifie le meurtre d'innocents. Et quand je dis meurtre, j'inclus suicide. N'est-il pas un meurtre ? Un kamikaze, ne s'enlève-t-il pas la vie ? Je prétends qu'il n'a pas le droit. Car sa famille, ses voisins, son pays, ont besoin de lui. Car nous avons tous besoin de lui, de sa jeunesse, de ses mains, de son cerveau. Et là est peut-être la clé pour sortir de ce guêpier : valoriser les personnes. Leur expliquer, leur faire sentir qu'on a besoin d'eux et qu'ils ne sont pas inutiles. Ce n'est pas, là, un défi simple, j'en conviens. C'est un énorme challenge. C'est même un idéal. Mais n'est-ce pas d'idéal dont on a besoin dans une réalité de plus en plus difficile à contenir, à cerner, à guider vers de meilleurs cieux ?
Je me permets une citation de Jean Jaurès :
Qu'est-ce que l'idéal ? C'est l'épanouissement de l'âme humaine. Qu'est-ce que l'âme humaine ? C'est la plus haute fleur de la nature.


En espérant des lendemains meilleurs.

En espérant qu'en été, je ne vivrai pas de drame dans mon cher Maroc.


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Thursday, April 12, 2007

Cumpleaños feliz

Depuis deux jours que je le sens venir. Le mal de gorge. Le mal de tête. Le mal partout. Et je me dis que non. Je vais résister. Je ne succomberai pas à un énième virus hivernal. Hier, petite soirée de basket. En sortant du centre sportif, j’avais une seule certitude : demain, je serai malade.
++
Je suis malade ce matin.
Il neige.
Je n’arrive pas à manger grand-chose. Je suis fatigué.
Il neige. Vraiment. C’est blanc partout. Et on est le 12 avril.
Le 12 avril, tu dis ?
Mais qu’est-ce que tu peux être stupide, des fois ! C’est l’anniversaire de ta mère.
J’appelle au moins cinq fois. Il n’y a personne.
Est-ce qu’il neige à Rabat ?
C’est aussi l’anniversaire de ta cousine. Ta cousine préférée, même.
J’appelle en Hollande.
Elle ne me reconnaît pas au début. J’ai mal à la gorge. J’ai une grosse voix.
On parle pendant environ dix minutes. De Juin. Quand elle viendra à Montréal. Si on pouvait se rencontrer à New York. Si elle allait bien. Si elle avait déménagé. Ensuite, big hug, big kiss, bye bye.
J’ai rappelé ma mère. Personne.
J’ai encore mal à la tête. Un peu faim. Mais pas la force de faire quoi que ce soit.
Il neige toujours et je ne sais ce que ça veut dire une neige pareille à une date pareille.
D’ailleurs, les pseudo-psys diront peut-être que je suis malade par nostalgie. Ou par amour maternel. Ou par les deux. Foutaises. J’ai un virus. Et je suis cloué au lit. C’est physique.
On nous a appris, jeunes, que tout voulait dire quelque chose.
Encore une fausse promesse.
Beaucoup de choses ne veulent rien dire. Elles existent, elles arrivent, c’est tout.

Il neige. Et ça ne veut rien dire. On est au Québec, voyons.

Mon voisin a acheté une belle grosse voiture. Grosse. Immense.

Ça n’a rien à voir avec la neige. Et la chaleur intense. Et le froid intense. Et Noël sans neige.

Ça n’a rien à voir.

C’est juste comme ça.

Joyeux anniversaire, maman.


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Wednesday, April 11, 2007

Des banalités printanières

Je mets encore le chauffage chez moi. J’ai un peu froid la nuit. Je me réveille, alors, tout étourdi, drogué, intoxiqué. Mes rêves s’évaporent mais pas leur effet.

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Il fait beau aujourd’hui. Dès que je me mets debout, le soleil me fait de l’œil. La douche. Pas de jus d’orange. Pas de séchoir. Pas de peignoir blanc. Juste la douche. Je m’habille. Je sors. Ce sera une longue journée.

++

Quand je descends les marches, un vieux sympathique me pose directement une question :

Vieux sympathique : As-tu reçu une trop grande augmentation de loyer toi aussi ?

Je réfléchis deux secondes. C’est un voisin.

Moi : Oui. Je l’ai refusée.
Vieux sympathique : Nous aussi. On est trois dans l’autre immeuble à refuser.
Moi : C’est bien. Il faut refuser. Il n’a aucun droit d’abuser. D’autant plus qu’il n’a fait aucune réparation.
Vieux sympathique : Oui. Il a droit à 2.5%.
Moi : Je croyais que c’était 0.8%.
Vieux sympathique : Il faut se renseigner à la régie des logements.
Moi : Moi, il m’a dit texto au téléphone qu’il s’en câliçait de la régie. (Pour mes amis d'outre-mer : Il n'en a rien à foutre de la régie.)
Vieux sympathique : Il est pas parlable. (Pour mes amis d'outre-mer, vous avez deviné.)
Moi : Pas du tout parlable, non.

Je lève la main et je lui souhaite une bonne journée.

Je descends la pente tranquillement.

Ils sont trois à refuser l’augmentation. Je la refuse aussi.

L’adversité crée la solidarité.

L’être humain est encore capable de belles choses.

De temps en temps…


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Tuesday, April 10, 2007

Vous salissez le Maroc, mais le Maroc vous juge

La nouvelle m'a secoué. Brusquement, l'écran devenait flou. Des terroristes ? Encore ? Dans mon pays natal ? Mais qu'est-ce qu'ils veulent ?

J'ai tapé les mots "Coran" et "listen" sur google. J'ai cliqué sur le bouton "listen" sur un des sites trouvés. C'était la Sourate de Joseph (Youssef). Un peu plus que trente minutes. Je me suis assoupi devant mon laptop en écoutant l'histoire de Joseph, trahi par ses frères, les jaloux.

C'était la première fois que j'écoutais le Coran depuis très longtemps.

Brel avait ses Flamingants. J'ai mes terroristes.

Je le paraphrase et je dis : Messieurs les terroristes, je vous emmerde !


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Wednesday, April 04, 2007

L'ailleurs



Quand je sors le matin, il vente. Un vent froid et repoussant. Je descends la pente vers le métro. Quelques chiens aux propriétaires insouciants ont laissé des traces par terre. La vie est déjà assez difficile comme ça. S’il faut en plus commencer sa journée ainsi. Je pense à Boris. Je chante dans ma tête « J’fais du cheval tous les matins, car j’aime l’odeur du crottin ». Ah, Boris, si tu pouvais être encore là !
Le fou du quartier me sourit bêtement et lève sa main en guise de bonjour. Je lui rends la pareille. Sourire niais et main perpendiculaire à la surface de la rue. Il y a du vent. Je n’ai pas les cheveux longs. Ce n’est pas un film. Il n’y a même pas de chevaux, de John Wayne et d’indiens méchants. Les indiens, dans ce pays, ils sont ailleurs. Dans l’alcool, le suicide, le diabète, le désarroi. John Wayne est à Ottawa. Je suis à Montréal. Je marche. Louise Harel, une politicienne gentille, aux cheveux blancs, au sourire gracieux, gît sur une pancarte indécente. Me sourit-elle ? Je ne crois pas. Mais je le prendrai, ce sourire. En guise de bonjour, de bonne journée, de va, vis et deviens. D’ailleurs, j’aimerais que tu le saches, Louise : je deviendrai. Je ne sais ce que je deviendrai. Mais je deviendrai. Sache-le, une fois pour toutes et passons à autre chose.
Coin de la rue. Dépanneur. Une femme fume devant le dépanneur. Je reçois un peu de fumée en pleines narines. Ça me lève le cœur. J’ai vécu avec un père fumeur. Dans les années 80. Les pères fumaient sous leur toit. Fumée secondaire ? Ça n’avait aucun sens. J’ai vécu là. La chambre blanche de fumée. Et ce n’était pas le calumet de la paix. Des Marlboros rouges. Ça ne me levait pas le cœur. Aucunement. Je dormais dedans. Me réveillais dedans. Mangeais dedans. Je crois que c’est l’air pur qui me levait le cœur à l’époque. Me voilà maintenant. Quelques années plus tard, plus loin, plus seul. Et la fumée me lève le cœur. Et je trouve ça con. Et la dame n’a pas le droit de fumer tout près de l’édifice. Il y a une loi. Cinquante mètres ? Quelque chose du genre. Mais les lois se font et ne s’appliquent pas tout de suite. Il faut laisser le temps au temps. Ça viendra. Je presse le pas. Une bouffée, c’est assez. Je traverse. De jeunes adolescentes attendent le bus. Une dame âgée est assise sur le banc. Elle les regarde, un petit sourire au coin de la bouche. Elle les aime. Elle les admire. Elle les envie. Un jour, ce sera mon tour. Je serai sur un banc. Et les autres parleront. Et je les envierai. Envie de dire une phrase conne. Du genre : la vie est un ascenseur. Ça finit par revenir. Ou la vie est un boomerang. Un truc de ce style. Une phrase indigeste, imbuvable, qui ne passe pas. Mais je n’en dirai rien. Je marche. Devant, il n’y a rien. Une pente descendante. Des voitures qui passent. Des pigeons qui s’envolent à mon approche. Le ciel qui me guette. Et des nuages à n’en plus finir. Et une pluie qui se prépare. Pourquoi tu ne vas pas faire un tour ailleurs ? Je veux du soleil, moi. Du soleil, des oiseaux, l’odeur de la mer. La fraîcheur méditerranéenne. Aujourd’hui, c’est ça que je veux. Tiens, j’aimerais bien que les gens soient plus lents aussi. Et où sont les crasseux chats de la rue, qui se réchauffent en bas des voitures ? Je ne les vois pas. Il y a tout juste quelques écureuils qui sautillent sur des arbres tristement chauves, après un si long hiver. Des écureuils, ça ne se balade pas dans la rue. Ça ne se lèche pas les babines. Ça ne fait rien. Ça sautille et ça disparaît. Je rouspète contre cette rigidité de la vie. Tous les matins, c’est pareil. Tous les matins, c’est la rue paisible, la pente descendante, le métro rempli de zombies qui ne se parlent pas. Départ. Arrivée. Arrivée. Départ. Je rouspète énergiquement contre cette vie que j’ai choisie. Je rouspète. Alors que le folklore chaque jour, ça me fatigue aussi. Alors que trois semaines au pays des surprises et je n’en peux plus. Je rouspète. Parce qu’on n’a jamais ce qu’on veut. Parce que le gazon du voisin est toujours plus vert. Parce que je m’ennuie des fois. Et des fois chaque fois, ça peut être souvent. Et souvent, c’est inquiétant. Mais ne vous inquiétez pas. C’est des fois quelques fois. Aujourd’hui, c’est comme ça. Demain, c’est comme d’habitude.

Je m’arrête à la pâtisserie Polonaise. Je prends une chocolatine. J’apprends à dire merci en polonais. Ça fait rire les deux caissières. Je ris aussi. Elle dit que je le prononce bien. Je prends le compliment. Je paye. L’une me souhaite une bonne semaine. L’autre lui dit quelque chose en polonais. Ah, c’est vrai. À demain, peut-être. Oui, à demain. Car j’aime les chocolatines. Car, tu ne le sais pas, Anastasia, mais ici, c’est l’Atlantique pour moi. Ici, je sens la mer. Ici, je suis ailleurs. Et ailleurs c’est toi et ta chocolatine.

On est toujours l’ailleurs de quelqu’un.


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Monday, April 02, 2007

Le futur désert



Amine vient de m'en faire part et je suis détruit. Driss Chraïbi est mort. Hier, le 1er avril. Comme une dernière farce. Comme un poisson sous terre. Comme on disparaîtra tous.

Son livre le plus connu Le Passé Simple, publié en France en 1954, créa un tollé dans son pays d'origine, le Maroc. Je ne parlerai pas des raisons de ce tollé (suivi d'une longue censure) : c'est classique. Le livre, lui, était d'un verbe insolent, créatif, drôle, génial et souvent dur. Ce ne fut pas, pour moi, une lecture facile. Pas plus que ne le fut Nedjma de Yacine ou Le Pain Nu de Choukri. Mais ce fut le début d'une grande aventure. J'ai ensuite lu Vu, Lu, Entendu, Le Monde À Côté, L'inspecteur Ali; etc. Parfois, comme il arrive souvent avec les hommes de lettres, je m'essoufflais : les sujets revenaient, l'essence même de la pensée de l'écrivain réapparaissait et ce n'était plus la surprise du premier livre. Il y avait, cependant, toujours cet humour cinglant, audacieux, dont seuls sont capables les esprits libres de ce monde. Chraïbi était, à mes yeux, un esprit libre, un moqueur haut en couleur. Une sommité dans l'art de ne pas se prendre au sérieux, tout en évoquant des sujets très sérieux.

Au moment où je vous écris ces lignes, je suis vraiment ébranlé. Comme on l'est quand on perd un membre de sa famille. Comme on l'est quand une partie de nous-même s'en va, disparaît, s'envole. Parce que Chraïbi était, est une partie de moi.

Il me manquera.

Adieu Driss !


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