Wednesday, July 14, 2010

Goodbye Roma

J'ai quitté la chambre vers 7h du matin. Les rues étaient fraîches. Mes joues étaient fraîches. Mes yeux étaient frais. Et ma gorge serrée. En arrière, j'ai laissé 17 merveilleux jours de vacances et, surtout, ma cousine. Ma soeur. Mon âme soeur. C'était fini. Mon avion partait à 9h 55 d'un aéroport. Le sien partait à midi d'un autre aéroport. C'était fini. J'ai pris ma douche, rangé mes affaires et l'ai prise dans mes bras. L'émotion était là, partout, dans l'air, dans son visage et dans le mien, dans nos yeux d'enfants qui refusent de grandir. "Nous devrions faire ça chaque année. Voyager." "Oui". Je l'ai prise dans mes bras et je suis parti par la petite porte de l'hôtel. Les fins sont toujours douloureuses. Les fins sont toujours par la petite porte. Deux semaines à prendre des avions, des bus, des petits-déjeuners pas si petits que ça, à marcher, marcher, marcher. Deux semaines à discuter de choses graves ou futiles. Deux semaines à voir des matchs de foot dans des bars aléatoirement choisis, en italien, avec deux ou trois cafés "macchiato latté" et quelques sandwiches choisis et mangés à la sauvette. Deux semaines à découvrir, à visiter, à se photographier mille fois et dormir quelques heures. Avant le prochain voyage. Avant la prochaine chambre d'hôtel. Avant la prochaine pizza végétarienne. Avant la prochaine plage.

Dans la rue, un homme qui essayait de monter une grosse armoire dans sa non-moins-grosse voiture, me parla en italien. Il semblait me demander de l'aide. J'avais deux valises et un sac dans la main et je courais vers le bus qui m'amènerait vers l'aéroport. Il me restait dix minutes et un bon petit trot à faire encore. Mais je ne pus lui refuser mon aide. Non pas que je sois foncièrement gentil. Mais le départ, les émotions, les vacances finies. J'en avais marre de tout. Je l'ai donc aidé. Pour ne pas parler. Car parler aurait signifié pleurer. Et je ne voulais pas pleurer là, devant un italien que je ne connais ni d'Ève ni d'Adam, qui en plus essayait de monter une grosse armoire dans une voiture, si tôt le matin. Je l'aidai. Rapidement. Sans parler. Et je suis parti. Fuck la politesse et les formules de civilité.

Un asiatique petit comme trois pommes me vendit mon billet d'autobus. Ensuite, il me demanda l'heure de départ de mon avion. 9h 55, lui lançai-je. Rends-moi mon billet tout de suite, me répondit-il. Pourquoi ? On n'arrivera jamais à temps. Je lui rendis le billet, il me rendit mon argent. Je fais comment alors ? Prends le train. Il part quand ? Dans cinq minutes. Rangée 21. Et merde ! Faut encore que je coure.

J'ai couru. Et c'est drôlement difficile de courir avec deux valises et un sac. J'arrivai en sueur au train. Fiou. Je sortis mon petit croissant au chocolat de mon sac et le mangeai hâtivement. Émotion ou pas, j'avais faim.

Le train démarra. J'imaginai ma cousine seule dans la chambre. Elle devait être sur le balcon en train d'admirer Rome dans sa robe matinale.

Il faut être fort et ne pas pleurer.

C'est ce qu'on nous a toujours enseigné.

J'ai pleuré dans mon train. Seul. Avec un croissant dans la bouche. Et mille images inoubliables dans la tête.

Hasta pronto Italia !

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