Wednesday, September 26, 2007

Le maître de ....rien

Le mémoire a été déposé. Bien sûr, il y aura d'autres corrections. Bien sûr, ce n'est pas vraiment fini. Mais je peux chercher du travail. Je peux respirer. Je peux écrire (ou pas). Je peux danser (ou pas). Je peux faire plein de choses.

Pour l'instant, je ne vais rien faire. Écouter mes os, comme dit une expression marocaine, c'est tout ce que je compte faire.

Ne vous éloignez pas. Je vous reviens bientôt.


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Wednesday, September 19, 2007

Novelas

Mes deux derniers coups de coeur :

L'art de créer de l'émotion avec peu de mots. Rarement en littérature, j'ai vu autant de retenue, de minimalisme, d'économie de mots créant autant d'émotion. Et quand elle est là, vivante, présente, l'émotion n'est plus celle d'Hervé Joncour, elle est votre et mienne, et on ouvre ses bras et on se laisse envahir. (Merci A.)

(P.S : Vendredi sort le film. Tout ce qu'on lui espère, c'est qu'il ne fera pas dans la putasserie sentimentale ni dans l'étalage de scènes modelées et mille fois vues. )




Daniel est jeune quand on lui présente 'le cimetière des livres'. Il pige un livre et c'est 'L'ombre du vent' de Julian Carax. Qui est Julian ? Quelle est son histoire ? Pourquoi veut-on absolument arracher le livre à Daniel ? Le mystère et le suspens mêlés à l'érudition, à la littérature, à l'amour et à la vie. Ce livre appartient à cette catégorie peu recommandée par les connaisseurs en littérature : il vous laisse en haleine, vous ne dormez plus, vous ne réfléchissez plus. Enfin si : vous réfléchissez à Daniel, à Clara, à Pénélope, à Nuria, à Julian, à Barcelone et à moult autres personnages et faits qui vous captivent dans ce roman. Alors, vous pensez que les connaisseurs peuvent bien connaître et juger, peu vous importe : L'ombre du vent se lit en un seul trait, comme une douce mélodie d'été, comme un doux vent d'automne, comme la légèreté de la vie simple, quand il lui arrive d'être simple.


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Tuesday, September 18, 2007

I dream of you !

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Thursday, September 13, 2007

Ramadan encore

Le ministère des affaires personnelles du peuple marocain vient de faire une demande au ministère des Habbous pour changer la modalité d’attribution du mois de Ramadan. La demande comporte les éléments suivants :

* Comme au foot, un ramadan tous les 4 ans
* Et chaque fois dans un pays différent.

Bon ramadan.


(envoyé par A. ce matin).


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J'aime le ramadan parce que...

C'est le seul mois de l'année où je peux lâcher des phrases du style :

- Hier, je me brossais les dents à 4h 48, quand j'ai eu cette idée...

- Avant-hier, je mangeais un bol de céréales à 20h 23, quand le téléphone a sonné...

Je le dis avec tellement de désinvolture, que je deviens hot aux yeux de mes interlocuteurs.

Une autre vertu du Ramadan peu mise en valeur : la précision !

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Monday, September 10, 2007

L'avenir de l'homme


Septembre 198X. Trois-Pommes a les cheveux longs et légèrement bouclés. Ses grands yeux noirs trahissent, en plus d’une tristesse naturelle, une certaine crainte, une peur de l’inconnu. Il fait gris ce matin. Sa mère est une jeune trentenaire, souriante, aimable, compréhensive. Aujourd’hui, c’est le grand jour. Le Jour auquel on l’a préparé pendant tout l’été. Il rentre à l’école. On lui a parlé des tables à deux chaises, des petites salles de cours, des maîtresses, des cours d’arabe, de français et des mathématiques, du tableau noir, du tablier, des examens de fin d’année, du bulletin scolaire, du respect de l’autorité et des nombreux amis qu’il pourrait se faire. Il ne sait à quoi s’attendre. Il ne sait quoi imaginer. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il y aura d’autres Trois-Pommes, d’autres yeux craintifs, d’autres étrangers dans ce pays des merveilles.

La cour est petite. Il la trouve grande, immense. Aussi grande qu’une foire. Aussi immense qu’un champ de blé. Elle grouille d’élèves. Certains regards sont méchants. Trois-pommes est gêné, timide, gauche. Il marche péniblement. Sa mère essaie tant bien que mal de le rassurer. Tout va bien se passer.

Il arrive à la salle de cours. La maîtresse se présente. Sa mère indique son prénom. La maîtresse lui montre une place dans une table en avant : il est petit, plus petit que presque tout le monde. Il se retourne vers sa mère. Son regard l’implore une dernière fois. Ne me laisse pas ici. Je veux rester avec toi. Allons-nous-en. Il faut vraiment que…? Sa mère se retourne et s’en va. Ses yeux se mouillent, sa gorge se noue, son cœur bat péniblement. On dirait qu’il tombe de haut. On dirait qu’il perd l’équilibre. On dirait qu’il se noie et qu’il n’a pas de bouée de sauvetage. Il va s’asseoir. À côté de lui, à sa droite, un autre Trois-Pommes, aussi petit, aussi mince, aussi brun. Ils se regardent. L’autre n’a aucune larme dans les yeux. L’autre n’a aucune trace de crainte dans le visage. Il dessine avec son stylo bleu sur la table des lignes et des cercles. Trois-Pommes ne sait quoi faire. Il tourne son visage vers le tableau noir. Avec une craie blanche, des formes sont dessinées. Trois-pommes ne comprend rien. Il reste bouche bée devant ces drôles de dessins. Ils sont différents des maisons qu’il dessinait chez lui. Il n’y pas de soleil, il n’y a pas de vagues, il n’y a pas d’oiseaux. Ces maisons sont faites d’une manière définie, pointue. Elles sont tantôt rondes, tantôt triangulaires. Il n’y comprend rien. Celui qui a dessiné ça n’a aucun goût, aucun talent. Il se retourne vers sa gauche. Une fille avec une jupe rouge, des cheveux noirs et raides, des yeux grands comme l’univers. Son cœur expérimente une nouvelle sensation. Il bat vite. Ce n’est pas la chute libre de tantôt. C’est vol de jour. C’est frou-frou et les papillons. C’est le-ciel-est-bleu-et-couvert-d’arcs-en-ciel. Trois-Pommes regarde la fille dans les yeux. La fille le regarde dans les yeux.
Elle s’appelle R. Il la verra tous les jours d’école pendant cinq ans. Ils s’écriront des formes sur les tables. Ils se dessineront des cœurs. Ils se parleront à distance. En cachette. En secret. Quand il prendra le bus d’école pour rentrer chez lui, il passera toujours à côté d’elle et de sa mère, marchant vers leur demeure proche de l’établissement. Ils auront des disputes. Elle sera jalouse. Il sera autoritaire. Sans dire un mot. Toujours avec les mains. Toujours avec des signes. Toujours à travers des vitres et des fenêtres. Elle pleurera à la fin de l’année. Il pleurera à la fin de l’année. Il passera l’été à penser à elle et à espérer qu’elle ne changera pas d’école, que ses parents ne déménageront pas. Elle le guettera au début de l’année suivante, du haut du premier étage. Quand il rentrera, il lèvera les yeux et il la trouvera là. Belle, splendide, majestueuse. Il la regardera dans les yeux, elle le regardera dans les yeux. Elle s’éclipsera, dans un élan de timidité qui lui fera vibrer le cœur.
Ils ne partageront pas la même classe pendant quatre ans. Il sera impatient de changer de salle après le repas du midi, pour trouver ses messages sur sa table. Elle attendra le lendemain avec une ferveur religieuse pour découvrir les siens. Ils passeront maîtres dans la communication à distance.

La dernière année de l’école primaire viendra. Il a grandi un peu. Elle a embelli beaucoup. Ce jour de septembre lui restera gravé dans la mémoire. Il rentre dans la cour, lève les yeux et ne trouve personne. Jaune est désormais sa couleur. Absente est maintenant sa voix. Il monte les escaliers de deux étages et se dirige vers la salle de cours. Il cherche. Partout il pose ses yeux. Nulle part il ne la trouve. Il se sent mal. Très mal. Son cartable est beaucoup trop lourd. Il a chaud. Ses oreilles rougissent. Ses yeux piquent. Il a du mal à marcher. Au bout du couloir, la salle. Il marche, marche. Il a l’impression que c’est un long tunnel interminable qui ne finira jamais. Quand il arrive, il se tourne et entre lentement. Son sang ne fait qu’un tour. Son regard se fige. R. est là. Ses fabuleuses nattes, ses inoubliables yeux, ses blanches dents, ses noirs cheveux. Tout est là. Il a failli lui sauter au cou. Elle a failli se lever et courir vers lui. Mais ils n’étaient pas seuls. Il va s’asseoir comme si de rien n’était. Elle ne bouge pas, raidie d'émotion. Il baisse la tête et ne peut s’empêcher de sourire. Elle se tourne vers le mur et ne peut s’empêcher de se ronger les ongles.

R. est avec Trois-Pommes dans le même groupe d’élèves cette année. Ils ne s’écrivent plus sur la table. Ils s’écrivent sur des bouts de papiers et se les passent de main en main. Tout le monde sait. Il a deux amis : M. et M. Elle a deux amies : M. et S. Ils en savent plus que les autres. Désormais, ils forment un groupe. M. le garçon et M. la fille vivent la même chose. M. et S. hésitent. Ils ne sont pas prêts pour l’engagement. L’année s’annonce merveilleuse.

L’année sera merveilleuse. Mais plus elle avancera, plus les gorges se noueront. À la fin, ce sera la fin. À la fin, ce sera la chute. Ceux qui n'habitent pas le même quartier iront dans des collèges différents. Trois-Pommes et R. n’habitent pas le même quartier. Et vient la fête de la fin de l’année. Et viennent le gâteau et la limonade. Et viennent les chansons et les danses. Et les regards tristes et furtifs. Et ce bus qu’à jamais il maudira. Et ces larmes qu’il ne pourra arrêter. Et cette image de R. qui pleure, quand du bus il l’entrevoie. Et passe le bus. Et tourne le bus. Et c’est le néant. Des bouts de rasoir dans la gorge. Des coups de tonnerre dans le cœur. Le souffle qui presque s’arrête. Il se laisse choir sur la banquette. C’est la défaite. Échec et mat. Il n'a pas seulement perdu son roi. Il a surtout perdu sa reine.

Trois-Pommes ne reverra plus jamais R. Plus jamais.

Parfois, lors d’une nuit froide et sans avenir, au beau milieu d’un somme agité et sans repos, Trois-pommes se réveille en sursaut et allume la veilleuse. Il regarde le mur nu de sa chambre. Il le regarde longtemps comme s’il cherchait quelque chose ou quelqu’un. Et il se demande : R. a-t-elle vraiment existé ?

R. a-t-elle vraiment existé ?

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Saturday, September 08, 2007

Résultats provisoires

Source : Cyberpresse.

Le parti de l'Istiqlal (indépendance) créerait la surprise en raflant 52 sièges. Les islamistes (PJD), grands favoris, n'auraient que 47 sièges (5 sièges de plus qu'en 2002). Les socialistes de l'UFSP, premiers en 2002, seraient cinquième cette fois-ci avec 36 sièges.

Le taux de participation serait de 37% contre 52% en 2002. On parle du plus bas taux de participation de l'histoire du Maroc. Ne serait-ce pas plutôt le premier "vrai" chiffre de l'histoire du Maroc ? ....

Je suis très surpris. Je m'attendais à un raz-de-marée du PJD.

À confirmer demain.


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Thursday, September 06, 2007

Rien à dire

6 Septembre. Une date tout à fait banale partout dans le monde. Sauf dans la terre qui m’a vu naître quelques décennies plus tôt. Demain, vendredi 7 septembre ont lieu des élections déterminantes. Peut-être les plus déterminantes depuis l’indépendance du Maroc, depuis un peu plus qu’un demi-siècle maintenant.

Je ne voulais pas parler de ces élections. D’abord, parce que d’autres le font beaucoup mieux que moi. Amine, Amina, Najlae, Ibn Kafka, etc. Ensuite, parce que je ne vis pas là-bas. Je suis loin. Loin depuis 13 ans. Bien sûr, je me tiens au courant tant bien que mal. Bien sûr, je suis Marocain. J’ai donc le droit. Mais le droit n’est pas tout. Encore faut-il avoir les compétences. Et j’estime ne pas les avoir.

Je vous préviens donc. Je n’ai rien à dire dans ce billet. Rien.

Demain, les Marocains voteront pour leur gouvernement. Et je ne voterai pas. Je n’ai jamais voté au Maroc d’ailleurs. Parti trop tôt, trop jeune, trop mineur. Et c’était 21 ans à l’époque.
Je ne voterai pas. Et qu’aurais-je voté ? Toute une question ! À laquelle je ne répondrai pas. Je ne m’attaquerai même pas au PJD et autres partis religieux comme j’ai envie de le faire. Je ne le ferai pas. C’est trop facile. C’est trop « tendance ».

Je vous avais prévenu. Je n’ai rien à dire dans ce billet. Rien.

Demain, les Marocains voteront. Et je me prends à rêver. Qu’ils voteront massivement. Que tout se passera dans la limpidité, la transparence, le calme et la dignité. Je me prends à rêver qu’il n’y aura pas d’incidents. Et que la démocratie gagnera. Après, si toutes ces conditions sont vérifiées, il faudra accepter le choix du peuple. Quel qu’il soit. Et vivre avec. Le temps qu’il faudra.

Parfois, on espère que gagneront ceux qu’on veut voir perdre. Pour les voir se planter. Et prouver ainsi, si preuve il fallait, qu’il n’y pas de baguette magique, pas de recette, que la politique, c’est pas un jeu facile. Il faut être prêt. Il faut faire ses devoirs. Un livre si divin soit-il n’est pas suffisant à gérer un peuple de 33 millions d’habitants…Surtout, si on le lit mal.

Demain, les Marocains voteront. Et je ne voterai pas. Mais, comme le dit si bien Amine, voter n’est pas seulement un droit. C’est un devoir. Il faut voter. Il faut s’exprimer. Il faut rêver. Il faut vouloir changer les choses. Sinon, elles ne changeront jamais. Et Dieu sait qu’elles doivent changer.

À ceux qui peuvent voter. Votez s’il vous plaît.

Voilà.

Je vous avais prévenu. Je n’avais rien à dire. Rien. Que du vent.

Dimanche sera un autre jour au Maroc.



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