La vérité n'existe pas. Et si elle existait, elle serait fausse.
Monday, June 23, 2008
Tuesday, June 03, 2008
De l'autre côté. De tous les côtés.
En Allemagne, un turc d'un certain âge s'ennuie et passe par un bordel. C'est les charmes d'une turque qu'il se paye. Il revient. Il revient encore. Pourquoi ne viendrais-tu pas vivre avec moi, je te payerai ? Lui dit-il. Tu es tombé amoureux mon vieux ? Lui répond-elle. Elle va vivre avec lui. Elle rencontre le fils du vieux, qui enseigne à l'université. Pourquoi tu fais ça ? Lui demande-t-il. Pour payer les études de ma fille qui vit en Turquie, lui répond-elle. Comme ça, elle fera des études comme toi. Quand elle meurt, le fils plie bagages et part vers la Turquie chercher la fille.
Un film intelligent. Beau d'intelligence. Intelligent de beauté. Une poignée d'acteurs justes. Un scénario joliment ficelé autour d'un cache-cache allant d'Allemagne en Turquie, de Turquie en Allemagne, sans jamais s'arrêter. Et on se laisse bercer. Et on sautille sur notre fauteuil. Et on grimace et on sourit. Et les images défilent devant nous, toujours plus belles, toujours plus justes, sans complaisance aucune. Et quand vient le temps de conclure, quand une caméra américaine aurait filmé la femme au corps de rêve qui court sur la plage, l'homme bronzé au t-shirt blanc et aux cheveux mouillés qui court vers cette même femme, Fatih Akin filme un homme assis devant une mer bleue paisible, attendant son père. Et on imagine leur rencontre au lieu de la voir. Et on remercie Akin en se levant. Car c'est toujours mieux d'imaginer que de voir.
Bravo !
Labels: Cinéma