Oncle Sam. The journey (3).
Voilà, c’est enfin notre tour. Cette fois, je fais bien attention, c’est bien pour Houston que part l’avion.
Hublot. J’ai subitement froid. Ça doit être la fatigue. À côté de moi, un jeune homme carré, cheveux rasés, béret blanc dans la main. Je me dis qu’il ne doit pas faire de la chorale, lui. Il s’endort doucement. Je ne cherchais qu’un petit encouragement.
Quand je me réveille, l’adolescente en arrière de moi pleure, l’hôtesse de l’air crie quelque chose dans le micro. Je n’avais pas encore mis le switch à ON. Je ne comprends rien, mais je sens que quelque chose ne va pas. Il pleut dehors, entre ciel et nuages. Il pleut et l’avion fait des mouvements qui me rappellent Chouchounova à la fin de sa carrière. L’hôtesse passe à côté, je l’arrête et lui demande des explications. On revient à Philadelphie. Il y a une tempête à Houston. L’adolescente pleure de plus belle. Je ne pense qu’à une chose : mon oncle qui m’attend à 11h 40 à l’aéroport. J’oublie tout ce qui est rationalité et logique et je pose la question la plus conne de l’histoire de l’humanité : Puis-je utiliser mon cellulaire ?
On atterrit à Philadelphie. J’appelle mon oncle, pas de réponse. Je rappelle trois fois et je laisse un message. En marchant vers la sortie de l’avion, je pense à Shining, au labyrinthe, à la course, au regard diabolique de Nicholson : c’est un film d’horreur, je suis dans une impasse.
On me donne un billet, on me demande de me présenter à l’hôtel machin-chouette, en utilisant le bus à la porte 4 de l’aéroport. Demain matin, il faut être là une heure avant le départ de l’avion. Ça veut dire à quelle heure ? Parce qu’il est TOUJOURS en retard votre avion madame. TOUJOURS. Alors, je me présente à quelle heure ? Une heure après l'heure prévue du départ ?
Je suis deux jeunes hommes vers la dite porte, il y a déjà un bus, il reste deux places, ils montent. J’attends dans le froid, la nuit, Philadelphie. Je souffle et ça fait de la fumée. Il n’y a presque personne autour. Je pense à Tom Hanks et son personnage de séropositif de Philadelphia. Je le revois danser à la Michael Stipe. Et je pense au temps qui passe. 1993. 2007. Le bus arrive.
Je me présente à l’hôtel. On me demande une carte de crédit au cas où. Je demande au préposé de me réveiller à 5h 30 du matin et je file vers l’ascenseur. Ma chambre est au septième étage. Il y fait très froid. Ils ont laissé le climatiseur allumé. Je l’éteins et mets le chauffage à fond. J’ai soif. Il n’y a pas de frigo. Donc, pas d’eau. Je ressors à la recherche d'une belle bouteille d'eau. Soif. Soif. Soif. Tiens, une machine distributrice de boissons. Je choisis la bouteille rouge, sa couleur m’amuse. Le goût m’amuse moins : c’est aux cerises. Pouah !
Au retour, je prends ma douche, j’allume mon ordinateur, impatient de voir s’il y a accès à l'Internet. J’allume la télé en attendant que windows démarre. Un match de basket insignifiant, un talk-show, un autre talk-show. je zappe et rezappe. Et le verdict tombe : il y a connexion. Gmail. Facebook. Blogue. Maudite drogue. Ça vous suit même à Philadelphie.
Je me mets au lit et je zappe encore et toujours jusqu’à l’effondrement. Il est 1h 20 du matin, quand mes deux yeux se ferment en même temps. Il me reste 4h 10 à dormir. Je n’ai qu’une seule pensée : Je suis seul.
C’est dur d’être seul à Philadelphie.
Escale à Philadelphie, une journée de moins à Houston. Espère que tout se déroule bien.
Mwah mwah,
Loula
c'est derrière toi maintenant..
May your journey have a very happy ending xx
Moi, je n'ai pas commencé à te suivre depuis le début ce ce Journey et je ne sais pas l'diable ce que tu vas faire à Houston, outre serrer la pince à mon oncle. Or même si c'est pas pantoute mes oignons, je souhaite quand même au fond de moi que tu ne sois pas train de te démarcher une job? Un autre cerveau qui fuit? Si oui, à la lumière de tes péripéties, te rends-tu compte de tout ce qu'on va devoir affronter pour aller fumer le cigare avec toi au Reliant Stadium ou prendre un Tiki Joint au Banboo bar?
Loula : Mwah back. Je raconte un peu en retard, je suis presque de retour là. Mais, shut :)
Naj : Thanks my dear.
Jack : je suis venu visiter mon oncle. T'inquiète, je suis encore au Québec ! Mais dieu que je n'ai pas hâte à la neige ! (Cerveau ? Tu me surestimes, là !)
merci pour le récit et le partage, ton dernier post m'a rappelé un de mes voyages turbulent (au sens littéral du terme)....il m'arrive toujours d'en faire des cauchemars...
Fhamator n'aimant pas l'avion et encore moins les aéroports.
Fhamator : Je t'en prie. Tu devrais nous raconter...