Tuesday, November 20, 2007

Oncle Sam. The journey (1).

Il me reste une heure pour faire ma valise, me raser et prendre ma douche avant que S. vienne me chercher pour m’amener à l’aéroport PET. Je cours dans tous les sens. T-shirts, caleçons, chaussettes, vestes, pantalons, trousse de toilette se faufilent dans la valise en une demi-heure. Je me rase vite fait non sans me dessiner le logo de Nike sur la joue gauche; sous la douche, j’ai des pensées méditerranéennes romantiques. Des mouettes, un bateau, de la pêche, du poisson frais frit. Bref, tout ce que je n’ai jamais fait. Je ne sais d’où me viennent ces rêves. Je n’ai jamais lu Hemingway. Je n’ai jamais bu d’Absinthe. Ça me vient comme ça, de nulle part. L’eau chaude coule et assèche ma peau; je me savonne n’importe comment, sans aucune élégance, sans aucune grâce, comme un Shaquille O’Neal avec un ballon orange.

S. appelle. Elle est en bas. Je fais deux trois petites bricoles et je descends.
Il fait beau dehors. La discussion avec S. est plaisante, comme toutes les autres discussions qu’on a eues au fil des ans. On arrive trop vite. Je lui dis, comme ça, que j’aimerais bien que les Américains me travaillent aux douanes. Elle me traite de fou avec un large sourire. Fou, je n’ai jamais prétendu ne pas l’être. J’accepte le compliment.

Aux douanes, malheureusement, tout marche comme sur des roulettes. Aucune question déplacée, aucune allusion à Cuba et sa destination Guantanamèsque de rêve. À peine une question de routine. Vous allez où ? Houston. Hôtel ? Chez mon oncle. Il fait quoi dans la vie ? Vice-président de ski-land, une compagnie qui offre des séjours de ski de luxe au Texas. Froncement de sourcils. Doute dans le regard. Il va dégainer. Il va peser sur un bouton rouge et je vais être éjecté. Je rectifie. Il travaille pour une pétrolière. Ah, okay. Sourire. Bon voyage.

Je suis déçu. Dire que je suis venu trop tôt. Prêt pour Waterloo, maarakat Al Makhazine, les Malouines. Rien. Nada. Que dalle. Je vais rester sur ma faim. En parlant de faim, j’ai une petite fringale. Je fais un petit tour à l’aéroport. Il n’y a que du fast-food. J’ai le choix entre du fast-food cher qui a des allures de pas fast-food mais qui en est un ou du fast-food pas cher qui a tout à fait les allures de fast-food et qui en est un, appelé glorieusement Burger-Queen. J’opte pour le deuxième. Il faut les encourager les pauvres.

J’engloutis le Whopper en deux temps, trois mouvements; les frites en trois mouvements deux temps et le thé glacé en un demi-temps, vite fait, bien fait. Que faire maintenant ? D’abord me mettre à côté de la porte d’embarquement, comme ça je suis sûr de ne pas rater l’avion. Done. J’ouvre Ask the dust de Fante. J’ai décidé de lire en anglais pendant mon périple américain. On fait les choses comme il se doit ou on ne fait rien. Mais je triche. Je l’ai déjà lu…en français. La préface de Buckowski est belle. Fante était son Dieu, sa révélation, son inspiration à vie. J’ai les yeux qui se ferment. Visiblement, je ne suis pas inspiré. Voilà qu’on annonce un retard. L’avion ne volera que dans deux heures ! J’ai le temps de dormir. Mais, à peine je ferme les yeux cinq minutes, que le téléphon son. Je n’ai pas le temps de répondre. Ça passe au répondeur.

J’ouvre Jeune Afrique. Une citation de B.B.Y me fait sourire. Je t’aime pour la vie, ce soir . Louise De Vilmorin (c’est qui celle-là ?) à Orson Welles. Un petit article sur Al-Walid Ben Talal m’enlève le sourire sans perdre de temps. Le prix de L’A-380 aménagé (520 millions de dollars) est du même ordre que :
- Les exportations du Niger.
- Les transferts des travailleurs immigrés du Burkina.
- Le PIB de la Gambie
- Le revenu annuel de 600 000 Subsahariens.
- Le revenu annuel de 200 000 Arabes.

Je n’aime pas faire dans la morale. Je n’aime pas faire dans la démagogie à deux sous, mais dis-moi Al-Walid, des robinets en or dans un avion, ça sert à quoi ?

Je suis à Philadelphie maintenant. Mon deuxième vol est en retard aussi. Heureusement : je l’aurais raté, sinon.


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At 21/11/07 10:29 AM , Anonymous Anonymous said...

Louise de Vilmorin, poétesse française. Fiancée un temps à Antoine de St-Exupéry :-) Amuse-toi bien et à bientôt !

 
At 21/11/07 2:13 PM , Blogger Blanche said...

Bon séjour aux US, Onassis!
(Pour les fouilles, tu auras peut-être plus de chance au retour!)

 
At 21/11/07 7:38 PM , Blogger Onassis said...

Sarvane : Merci. Connaissais pas...:(

Blanche : Thx. Alors, on croise les doigts pour le retour. Mais ça m'étonnerait. Au retour, je reviens chez moi, y a pas de soucis !

 
At 22/11/07 6:12 AM , Blogger Najlae said...

j'attends le prochain épisode :)
have fun!

 
At 22/11/07 6:55 AM , Blogger Blanche said...

You never know...:)
Tiens, pour te faire enrager, moi, petite blanche toute proprette, je n'arrête pas de me faire arrêter... Tiens, pas plus tard que dimanche dernier, par la sécurité anglaise avant de reprendre l'Eurostar: ils ont déballé toutes mes affaires (oui oui, y compris le linge sale) devant tout le monde!

 
At 22/11/07 8:36 AM , Anonymous Anonymous said...

Bon séjour Onassis!
Mwah,
Loula

 
At 22/11/07 10:29 AM , Blogger Onassis said...

Naj : Madame est servie.

Blanche : C'est ton côté russe qui leur fait peur.

Loula : Merci. Mwah back.

 

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