Oncle Sam. The journey (2).
Quand j’arrive au terminal C28 de l’aéroport de Philadelphie, je cours, les jambes au cou, vers la porte d’embarquement. Je donne mon billet à la préposée qui rentre mon numéro de siège sur le système informatique et me tend mon ticket. Je marche vers la porte de l’avion, souris machinalement à l’hôtesse qui me le rend bien et tourne à droite en direction de mon siège. Une dame d’un certain âge sera ma voisine de voyage. Je m’assois poliment à côté d’elle, toujours le même sourire niais sur la tronche. Je suis sur le point de m’endormir quand une autre dame s’approche avec son ticket dans la main et me demande : 5A aussi ? Je sors mon ticket de la poche pour m’assurer et réponds jovialement : Oui. Je fais des signes à l’hôtesse de l’air qui arrive sourire-publicité-de-dentifrice. Elle me demande, elle aussi, mon ticket que je lui tends derechef. Son expression faciale n’est plus exactement la même que quand elle faisait la publicité imaginaire du dentifrice : on dirait qu’on nous a assignés le même siège. L’hôtesse demande à la dame de la suivre. Je lâche un « sorry » sans âme. La dame à côté de moi me demande « Vous étiez dans le même vol que moi, avant, arrivant de Houston ? ». « Euh, non. Je vais justement à Houston, je ne peux pas arriver de Houston » Elle me regarde, sceptique, les sourcils en circonflexe. Quelque chose ne tourne pas rond, ici. « On va à Houston, n’est-ce pas ? » « Non. On va à Pittsburgh. » Une lampe, aussi imaginaire que la publicité, s'allume en haut de ma tête. Je me lève, prends mon sac à dos, remercie la dame et file en douce vers la porte. Je dis à l’hôtesse. « C’est à Houston que je vais, pas à Pittsburgh ». « Ah, c’est pour ça… ». Je me présente à la préposée et lui explique la situation, pour qu’elle me donne un autre ticket d’embarquement. « Vous n’aviez pas entendu que le vol était pour Pittsburgh ? ». « Pas plus que vous n’aviez lu sur mon billet que j’allais à Houston ». « Ça, ce n’est pas mon travail. » Je me demande, dans ma pauvre tête fatiguée, en haut de laquelle ne figure plus la lampe, quel peut bien être son travail. Et puis, je décide de me taire. Il faut savoir choisir ses batailles, comme disent nos amis anglophones. Je ne choisis pas celle-ci. Elle serait sans résultat, inutile, comme toutes les autres finalement. Je prends mon billet et file m’asseoir. Le vol pour Houston est finalement en retard. Encore un retard. Ils sont vraiment forts chez US Airways. Très forts. Champion du monde, dans la discipline du retard, toutes catégories confondues. Je mets mon lecteur MP3 sur mes oreilles déjà fatiguées par un seul décollage et un seul atterrissage. Ça promet pour le reste.
Je n’ose imaginer ce qui serait arrivé si je m’étais assoupi dès l'embarquement. Je serais à Pittsburgh, à l’heure qu’il est.
Je déteste attendre.
têtenlair va :) aaaah les hôtesses de US airways! elles ne me manquent pas du tout! t'aurais pas pu te tromper d'avion et prendre celui à destination d'Honolulu?
Très amusant à lire, peut-être moins à vivre...:)
Tu détestes attendre? Espèce de Gémeaux, va!:)
Naj : Ah, Honolulu, ç'aurait été tellement mieux ! I wish :)
Blanche : Hahaha. Les Gémeaux, ça ne sait VRAIMENT pas attendre !
À Pittsburgh, t'aurais pu manger de bonnes pittsbeurrées..., ou rencontrer d'aimables pittbouls...
Jack : Sacré farceur !