Wednesday, August 08, 2007

Nikolski

Je l’ai acheté et je l’ai mis sur ma commode. Je le lirai pendant mon voyage. En attendant l’avion, dans l’avion, entre deux baignades au bord de la mer, dans le train, pendant que des oiseaux frétillent et que des nuages pleurent. J’avais entendu beaucoup de bien du livre. L’auteur est jeune et je suis en recherche perpétuelle d’écrivains jeunes et bons. S’ils ont mon âge, s’ils sont de ma génération, ils doivent parler de choses qui me touchent. Et puis, j’ai toujours cette injustifiable peur qu’un jour, j’aurais lu tous les bons livres déjà écrits. Dans ce cas, que faire ? Que lire ? La question est, comme je l’ai dit auparavant, injustifiable. Pourquoi ? Parce qu’il y a toujours des livres à découvrir. Parce que personne n’a tout lu. Personne. Même les plus érudits d’entre nous.

Alors, oui, je l’ai lu pendant mes vacances. En fait, il se lit si vite qu’une semaine après mon arrivée au Maroc, je l’avais déjà fini. Il se lit vite. Il se laisse dévorer. Est-il bon pour autant ?

J’ai le regret de vous dire que j’ai été déçu. La plume est là. L’imagination est là. Les personnages sont très bien décrits. L’histoire nous laisse croire, nous promet un événement majeur qui va nous expliquer. Nous expliquer le lien entre tous ces personnages. Nous expliquer vers quels lieux le roman nous mène. Nous expliquer pourquoi nous lisons ce livre.

Mais point d’événement. Le roman se termine en queue de poisson. Comme ça. Quand on s’y attend le moins. Et on se surprend à chercher derrière la dernière page une note, un billet nous expliquant que, pour d’obscures raisons d’édition, il manque des pages à cette copie, ou que la suite du livre paraîtra sous peu sous le nom ô qu’original et inattendu : Nikolski 2.

Un mauvais livre ne me dérange pas, ne me titille pas, ne m’énerve pas. Un mauvais livre vous tombe des mains et vous l’oubliez sur le plancher entre une table et une chaise, seul, délaissé, sans avenir. Nikolski ne fait pas partie de ces livres. Il est prometteur, captivant, intrigant. Nikolski vous promet une fin rocambolesque ou un coup de théâtre ou une éventuelle adaptation au cinéma ou tout ça à la fois. Et puis vous lâche, quand vous avez justement le plus besoin de lui, de cette dernière page, de cette dernière phrase qui vous clouera le bec et vous poussera à le recommander à tous vos amis et même à vos ennemis. Et vous n’en êtes que plus enragés. Et vous le mettez en bas de votre bibliothèque. Avec les autres livres. Ceux que vous chérissez assez pour ne pas les jeter, mais que vous n’aimez pas assez pour les mettre en haut, avec leurs semblables. Avec les autres livres. Avec les pétards mouillés.

Dickner, j’attends le prochain. Parce que tu as du talent...



Labels:

<$I18NNumpersonnes$>:

At 8/8/07 10:37 PM , Blogger Blanche said...

Vilain Nikolski...
C'est nase, les fins en queue de poisson...

Paraît qu'au contraire la fin du dernier Harry Porter est formidable, dixit les fans (je ne saurais dire, je suis hermétique à ce genre de littérature...)
Essaye peut-être?

 
At 8/8/07 10:53 PM , Blogger Onassis said...

Aussi hermétique que toi. Harry Potter, pas capable !

Je suis en train de lire "L'ombre du vent"...c'est, pour l'instant, bon. On verra la fin...

 
At 8/8/07 11:23 PM , Anonymous Anonymous said...

L'ombre du vent est excellent. J'ai bien hâte de le terminer. J'étire ça depuis un moment déjà. La folie de l'été...

En tout cas, je ne connaissais pas ce bouquin de Nikolski et je n'ai pas trop envie de prendre le temps de me faire ma propre idée.

 
At 9/8/07 12:02 PM , Anonymous Anonymous said...

Oh... Mais alors c'est un concept, l'image des poissons sur la couverture! Comme pour mettre un avertissement sur la fin. Lecteurs, méfiez-vous des poissons à l’avenir.

 
At 9/8/07 1:08 PM , Blogger Onassis said...

Kennza : C'est effectivement captivant !

Vertelime : Drôle ! J'y avais pas pensé :)

 

Post a Comment

Subscribe to Post Comments [Atom]

<< Home