Un poème naïf
La mer est bleue
Et le sable joue aux messieurs
Sans qui on ne peut
Réaliser nos innombrables jeux
À même le sable
Trois-Pommes est assis
Et les châteaux de sable
L’encerclent tout alentour
Forteresses d’un jour
Forteresses pour toujours
Trois-Pommes est assis
Sous le soleil rêveur
Sur l’immobile plage
Petit règne de gentils coquillages
Trois-Pommes joue
Trois-Pommes court
Trois-Pommes plonge
Trois-Pommes nage
Et les vagues le crachent
Toujours vers le rivage
Mais Trois-Pommes s’agrippe
Au moindre Sept-Pommes qui passe
Mais Trois-Pommes insiste
Et ne veut céder sa place
Quand vient Grand-mère Vague
Dix pommes de hauteur
Et Une plage de largeur
Et Trois-Pommes de prendre
Quelques tasses jamais commandées
D’un étrange mélange
Qu’il est obligé d’absorber
Trois-Pommes se rince la dalle
Trois-Pommes s’humecte les amygdales
Deux-tiers mère vague
Un tiers père sable
C’est la machine à laver
C’est les tourbillons salés
Et au sortir du périple
Trois-Pommes ne sait plus
S’il a reçu trente gifles
Ou une correction bourrue
Trois-Pommes est étourdi
Et de son maillot démuni
Trois-Pommes pleure
Il est timide et plein de rancœur
Cette vague sans scrupules
A osé lui ôter son honneur
Alors alertée
Par ses pleurs répétés
De nulle part surgit
Super Mamie
Bardée d’une serviette
Et d’une tonne de bonté
Dont elle seule a le secret
Trois-Pommes est aux anges
Et très vite passe l’éponge
Sur cette méchante vague
Qui a dévoilé
D’abord ses larmes
Ensuite sa pauvre anatomie
À ses amis
Mais surtout à ses curieuses amies
Qui à pleines dents rient
Qui à pleines dents rient
Qu’importe, qu’importe
Car de leurs niais rires
Trois Pommes fait fi
Et bientôt replonge
Bonjour les vagues
Bonjour l’aventure
Dans le royaume de l’enfance
Et des chevaliers sans armures
Où l’océan murmure
Ses chants lyriques
De sa voix magnifique
Que Trois-Pommes guère n’oubliera
Que Trois-Pommes toujours savourera
C'est une poésie heureuse et imagée. Je voyage, (je pleure). Elle me manque (tellement) la sauvage, l'indomptable, l'immense, la si belle... La mer de Trois-Pommes monte en moi comme une marée de paix. Merci.
Nina, c'est beau ce que tu dis. Te le dirai-je jamais assez ? Mais s'il te plaît, ne pleure pas :)
Vraiment très joli, je relirai une seconde fois pour mieux capter les nuances.
Que de jolies métaphores ! Comme l'enfance nous colle au coeur ! Et souvent, comme la nostalgie nous fait bien en parler...
Oui. Pleurer ça nettoie les yeux sales, ça délave les bobos, ça rince et fait sourire plus après.
Pleurer pour une si belle poésie, c'est faire monter le plaisir, d'une autre façon. C'est comme aimer la pluie et le vent fort.
Anhydre ? Non, pas Nina.
Et je refais là, une toute petite larme, une seconde fois. La relecture est encore invitante. (sourire)
Je ne savais pas que je pouvais pleurer avec mes mots. Merci Nina !
(De nada) Quel bonheur, oui. Vous êtes touché. C'est bien l'émoi.
La vie est longue mais le temps passe vite !
(je sais je me répète, je suis un jeune radoteuse qui s'invente des morceaux d'amnésie au violoncelle)