Un samedi tout à fait banal
Je me retape Crash. Je passe de temps à autre sur Ferdydurke. J'écoute l'horloge de ma cuisine bégayer ses tic-tacs prévisibles. Je navigue sur les blogues des autres. Je cherche l'inspiration. Ou je fuis ma vie. Ou je fais semblant que tout va bien. Mais tout va bien, bien sûr. Je ne sais pourquoi ces vers de Brel me ronronnent dans la tête :
Passent aussi indifférents
Quelques jeunes gens faméliques
Qui sont encore confondant
L'érotisme et la gymnastique
Pourtant, je n'ai pas écouté cette chanson depuis longtemps.
Dehors, il fait froid et gris. Comme un long et imposant jour d'automne qui nous guette.
Dans ma tête, c'est la pagaille. Je pense à l'Irak, à la Palestine, au 11 septembre (Américain et Chilien), aux Américains qui n'ont pas réussi à ramener l'or aux championnats du monde de basket, au Barça qui vient de gagner 3-0, à Materazzi qui, le jour du match (quelle coïncidence !) , nous avoue avoir insulté la soeur de Zidane, à Ségolène Royal et Sarkozy pas royal, à Harper et Ignatieff, à Boisclair qui ne sait pas parler et découpe toutes ses phrases, à Almodovar et son Volver, à Bruce Lee qui me manque, à Kukoc qui, apparemment, met fin à sa carrière. Ah, Kukoc, ces langues jambes maigres et ce maillot de Jugoplastika, c'était moi, ça ! C'était moi, encore adolescent, étranger dans mon propre pays...
Je pense à tout ça, en même temps, avec le même intérêt (scandaleux !), avec la même curiosité. Et je me dis que dans la vie, il faut savoir respecter l'important et le futil, le tragique et le comique, le solennel et le dérisoire.
Je vous l'avais dit : un samedi tout à fait banal.
Accent Grave : J'ai travaillé de jour :)