Banalités
Il fait beau aujourd'hui. À 8h 00 du matin, j'ai de l'ambition. Je veux bouger. Je veux un lac. Je veux des arbres. Je veux des oiseaux. Je veux tutoyer ce beau soleil qui se fera bientôt rare. Mes amis dorment. Ou sont en voyage. Je sors Sur la route. Il ne me reste qu'une dizaine de pages. Fini. Ah, ce Dean Moriarty. Ah, ce Sal Paradise. Ah, cette route, cette épopée. Cette Amérique que je lis depuis longtemps, mais que j'ai pas encore visitée. Je me dirige vers ma bibliothèque. Je remets le livre à sa place. Et je découvre que j'ai un autre Kérouac : Maggie Cassidy. J'aime ce genre de surprises. Allez hop, tu seras peut-être le prochain. Toi ou Ferdydurke de Gombrovicz (J'en ai avais lu une dizaine de pages) ou encore La civilisation, ma mère de Chraibi. Vous ai-je déjà parlé de Chraibi ? Du Passé simple ? De Lu, vu, entendu ? du Monde à côté ? De son inspecteur Ali ? Un humour cinglant ce cher Driss. Je l'aime bien. Un écrivain courageux...
J'allume la télé. Lyon marque un deuxième but face à Nice. Hors-jeu ou pas hors-jeu ? Je me fais une omelette. J'ouvre les fenêtres. Je respire. Quelle belle journée ! J'appelle Fred. Souper ? Rôti de boeuf. Maison du rôti, tu ne perds rien à attendre ! Alors, je me calme. Quel agité ! Dean Moriarty aurait-il perverti mon esprit ? Je ne le sais guère. Je me pose sur le canapé. Je pense. Quelle belle journée dehors ! Assez belle pour rester oisif chez soi. Oisiveté. Déesse de mes heures perdues. Perversion de mes ambitions. Je t'aime...