Thursday, December 14, 2006

Brèves commentaires sur des faits divers et des faits moins divers

- Dans La Presse aujourd'hui :
"Une juge de Toronto a provoqué une levée de boucliers en faisant retirer un arbre de Noël du hall d'entrée d'un tribunal provincial canadien parce que ce symbole pourrait offenser les non-chrétiens.".

Ce que j'en pense : n'importe quoi. Un sapin, c'est cute. Un sapin, ça sent bon. Un sapin décoré, c'est chaleureux. Je ne suis pas chrétien et je ne suis pas choqué pour autant par un sapin de Noël. À trop vouloir "ne choquer personne", on se perd dans notre beau Canada multiculturel, multiethnique mais unirien.

- Dans tous les journaux du monde :
Une émission de politique-fiction diffusée, mercredi 13 décembre, par la Radio-télévision belge francophone (RTBF) a suscité un tollé politique et une grande émotion dans le pays. La chaîne publique a interrompu ses programmes vers 20 h 20 pour diffuser, durant une centaine de minutes, une fausse émission spéciale d'information évoquant la fin de l'Etat belge après la proclamation unilatérale, par le parlement régional flamand, de l'indépendance de la Flandre.

Ce que j'en pense : Je ne suis pas sûr que faire un canular avec une question si sensible soit une bonne idée. Ceci dit, peut-être que ça va créer un vrai débat, dans une société si divisée. Je n'ose imaginer la même chose ici. Harper nous enverrait l'armée...

- Stéphane Dion est le nouveau chef du parti Libéral du Canada.

Ce que j'en pense : Mieux qu'Ignatieff. Mieux que Rae. Mieux que Kennedy. Dion est le moins pire finalement (comme dirait mon grand-père Québécois:)). Dion a d'autres idées que Harper. Dion nous donnera au moins le choix. Et à ceux qui disent qu'il est anti-Québécois, je dirai que vous choisissez mal vos termes, à mon avis. Il est anti-souverainiste. Ou fédéraliste pur. Mais anti-Québécois, je ne pense pas. Enfin. On verra.

- Babel est en tête des nominations des Golden Globes.

Ce que j'en pense : Le film est bon. Mais ce n'est pas le meilleur d'Inarritu. Et le lien avec la "partie Japonaise" est mince. Tout dépend des autres films. Tout dépend de la compétition...On verra aussi.

- Samy Nacery condamné à 6 mois de prison ferme. Dans la soirée du 31 mars 2006, il avait été interpellé dans une rue de la banlieue parisienne alors qu'il avait, selon ses dires, ingéré «une boîte de Lexomil et 15 whiskies». Il avait alors accueilli les policiers avec un langage fleuri, et traité l'un d'eux de «sale nègre».
(toujours La Presse)

Ce que j'en pense : quand on se plaint du racisme en France, quand on crie sur tous les toits que les flics Français visent les gens de la banlieue, on ne devrait pas dire ce genre de trucs. Et ce, peu importe le lexomil (C'est quoi ça ?) et les whiskies qu'on ingurgite.

Mais..

L'article se termine ainsi :

L'acteur d'origine algérienne et quatre autres comédiens français ont obtenu un prix collectif d'interprétation masculine au festival de Cannes, en mai dernier, pour le film Indigènes qui raconte l'histoire de jeunes soldats nord-africains venus libérer la France de l'ennemi nazi.

Subtil. Subtil. Les autres acteurs FRANÇAIS sont aussi d'origine arabes. Mais ils n'ont pas été arrêtés (cette fois). Alors, on les dit Français. Mais lui. D'origine Algérienne. Euh ? La précision sert à quoi là-dedans ?

Subtil. Le racisme subtil. Sans qu'on s'en rende compte...

Bon. Ce fut bref mais intense...

<$I18NNumpersonnes$>:

At 15/12/06 6:38 AM , Anonymous Anonymous said...

Le sapin qui gênerait les "non chrétiens" ? pas très malin cette remarque, une bien jolie manière d'attiser un malaise déjà bien entamé... Comme l'est cette précision mesquine sur la nationalité de Sami Naceri par rapport à celle de ses collègues acteurs... L'art et la manière de "faire monter la mayonnaise"...

 
At 15/12/06 1:26 PM , Anonymous Anonymous said...

Les racisme subtil j'en dénombre une dizaine d'expressions tout les jours en France. Les gens qui vous disent que vous n'être pas un arabe comme les autres c'est un peu le comble de tout cela. Rien que le fait de me definir exclusivement comme un Arabe...

 
At 16/12/06 11:03 PM , Blogger Jack said...

Dion? J'aimais bien son père, Léon, qui était politicologue, professeur émérite de l'Univ.Laval, non pas politichien. Chacune de ses interventions publiques pesaient. À propos du fédéralisme, il avait dit à la fin de sa carrière, après l'échec de Meech, je crois : le Québec doit négocier «le couteau sur la gorge». Il est resté fédéraliste en branlant dans le manche, mais il n'a jamais perdu de vue le problème de l'inégalité politique qui prévaut en ce pays. L'intelligence du fils est aussi très vive. Mais sa rigueur prend l'eau quand sa pseudo analyse s'abreuve à l'idéologie quasi religieuse du parti libéral et d'une bonne partie du Canada anglais. One country, one nation. And there are a lot of difficulties since more than one hundred years with the term «people». C'est un os, ça, le mot people. Eugénie Brouillet, une constitutionnaliste de l'Univ. Laval, vient de démontrer que depuis les années 30, les institutions canadiennes ont renié de part en part l'esprit de départ de 1867 où deux peuples s'unissaient afin de bâtir un pays. Pour les Canadiens-Français de l'époque, on croyait que le Canada allait assurer la survie de la seule nation française en Amérique. Bien avant le Canada, faut-il le rappeler, les Français d'Amérique ont eu leur Parlement démocratique et un représentant à Londres!

Depuis, l'histoire est traversée par cette tension des deux nations qui n'ont jamais été dans un rapport politique égalitaire. En termes modernes, c'est le «maître chez-nous» de Jean Lesage, «Égalité ou indépendance» de Johnson père, «la souveraineté-association» de René Lévesque, «le Québec désormais maître de sa destinée» de Robert Bourassa. (Ne cherche rien du côté de Charest : il ne laissera rien).

Alors quand l'ancien prof. de science politique de l'Univ. de Montréal, Stéphane lui-même, parle de la nation québécoise ou canadienne-française en termes de «nation sociologique», c'est non seulement un manque de rigueur, c'est une insulte à l'intelligence. Que Dion aille dire pareille sottise aux Écossais? Il ne resterait pas en place deux jours d'affilée. Pourquoi un fédéraliste (comme Bourassa par exemple)ne pourrait-il pas soutenir l'égalité des peuples et des nations dans un Canada multinational? Ignatief (ortho?) a osé faire un pas dans cette direction. Cela l'aura coulé. Fallait voir les jeux de coulisses du parti embarrassé à l'idée de débattre la motion de reconnaissance du Québec. Sans cette affaire, Ignatief aurait sans doute gagné. Mais l'obscurantisme de la religion politique du Canada dit libéral est encore majoritai-
re : one country, one nation and God save the Queen, because the Queen is God! C'est cela le fond de l'affaire. Dion est devenu par défaut leur poulain car il est dans la pure lignée des négateurs sophistiqué. Comme je l'ai lu, Dion est content de prendre la tête du PLC alors qu'il ne parle pas très bien anglais. «Tout est possible dans ce pays», a-t-il dit le samedi de son élection. Et dès le lundi matin, les crétins lui ont reproché sa double nationalité française et canadienne! Mais se figure-t-il, ce cher Stéphane, que le Québec en marche va se contenter d'être accepter avec son accent? Pour la culture, la langue, l'éducation, l'emploi, l'immigration, le développement international, l'environnement, l'agriculture, le tourisme..., la spécificité du Québec est telle que parler de «nation sociologique», c'est aussi bête que de ranger les Québécois avec d'autres catégories sociologiques : les jeunes, les travailleurs, les homosexuels, les intellectuels. Vraiment pas fort. Or du point de vue politique canadienne, je n'attends rien d'inédit de Dion. Mais il est intelligent. Il saisit l'urgence (numéro 1) de la crise de l'environnement. Et là, je suis d'accord avec toi : si son élection comme chef du PLC peut faire battre la droite au pouvoir, je serais content, sachant que le Canada moderne a été bâti essentiellement par le parti libéral. Cela n'empêchera pas le peuple québécois de poursuivre sa longue marche entreprise il y a plus de 400 ans. Qui peut savoir jusqu'où ira ce peuple?

 
At 17/12/06 12:57 PM , Blogger Blanche said...

Continue à nous donner ton point de vue sur l'actualité, Onassis! En ce qui me concerne, je trouve très intéressant ta vision de l'actualité française 'vue du Québec'. Ca aide à ne pas avoir le 'nez dans le guidon'!

 
At 17/12/06 8:49 PM , Anonymous Anonymous said...

Sarvane et Daspace : Le racisme prend toutes sortes de "costumes", il sera néanmoins toujours démasqué, mais ô que nocif !

Jacques : Je sais que Dion fait grincer les dents des souverainistes, mais que veux-tu, un premier ministre du Canada ne peut se permettre de ne pas être ultra-fédéraliste. La question de la "spécifité" du Québec, ou son "admission" en tant que "nation à part", n'est pour moi qu'un "jeu de mot", car..et alors ? Ça ne change rien....

Blanche : Je regarde l'actualité Française avec un certain intérêt. Est-ce parce que j'y ai vécu ? Est-ce parce que je viens d'une ancienne colonie ? Est-ce parce que j'habite le Québec, une province/pays (hein, Jacques :)) qui fait attention à ce qui se passe en France. So..will do :)

 
At 18/12/06 12:22 AM , Blogger Jack said...

Onassis, si ultra-fédéraliste veut dire nier la réalité, alors je ne crois pas que ce soit une condition pour être premier ministre du Canada. C'est une condition pour plaire à la vieille clique libérale canadian, ça oui, mais c'est une autre paire de manche. Lester B. Pearson, prix Nobel de la paix, fut Premier ministre du Canada et fit preuve d'une ouverture remarquable en regard des revendications de la société québécoise de 1960-1965 (Révolution tranquille). Personne n'en est mort, pas une seule goutte de sang ne fut versée et néanmoins le Québec s'est modernisé à tous points de vue. Il a pris sa place sur le plan international. Mais ce fut une bataille! Quoi qu'on dise, quoi qu'on pense, rien n'est jamais acquis pour le Québec «mort ou vivant» comme le chante Claude Gauthier. Et ce sera toujours le cas, peu importe la structure politique qu'on se donnera.

Je ne crois pas non plus que Dion fasse grincer les dents spécifiquement aux souverainistes. Il est des Québécois de toutes tendances, au fait de leur histoire, qui ne peuvent pas approuver le plan «B» piloté par Dion (Loi sur la clarté) au lendemain du référendum de 1995,alors que Chrétien avait promis du changement (il n'a rien fait sauf les Commandites, i.e, opération propagante), alors que le rapatriement de la Constitution (1982) s'était fait sans rérérendum et n'a JAMAIS eu le consentement d'aucun gouvernement québécois successif depuis. Alors dire aujourd'hui que le Québec forme une nation sociologique, c'est profondémemt biaisé de la part d'un maître en science politique.`. . Je le répète, Dion est un outsider et peut très bien faire comme premier ministre du Canada. Mais moi j'habite un «Pays sans bon sens» pour dire comme le cinéaste Pierre Perreault. Un pays qui est en marche.

 
At 18/12/06 2:00 AM , Anonymous Anonymous said...

Ce genre d'initiatives (enlever les arbres de Nôwel), ça me fâche tellement !! Si on supprime tous les signes qui font la particularité des chrétiens, il faudrait s'attendre à ce que toutes les communautés culturelles fassent de même. Et comme la vie sans ces particularités est d'une extrême platitude, comme le Canada est supposé être un pays où se déploie le multiculturalisme, on n'en fera rien et c'est tant mieux. Mais il faudrait arrêter de penser que la culture n'est que le fait des immigrants. Il faudrait arrêter de courber l'échine devant quelques immigrants qui ont le mal du pays. Grrr ! Je suis vraiment outrée !

 

Post a Comment

Subscribe to Post Comments [Atom]

<< Home