The Fait-chier Code
Je ne sais plus quand le livre est sorti. Je peux chercher sur Internet, mais je n’ai pas envie. C’est que j’ai l’impression qu’il est sorti depuis des lustres. Tout le monde en parle. Tout le monde le recommande. Quand une personne vous voit lire un livre, elle vous demande d’emblée « Avez-vous lu Da Vince Code ? ». En général, je réponds courtoisement que non, que ça viendra, que pas tout de suite. Des fois, je fais la grimace. Une petite grimace cachée, masquée pas un faux sourire, pour ne pas refroidir les ardeurs de ces amateurs enthousiasmés. Des fois, je réponds carrément que non, que je ne veux pas le lire. Pas tout de suite en tous cas. Et voilà que le film pointe son nez. Et voilà que Tom Hanks joue dedans. Y’a-t-il un film où Tom Hanks ne joue pas ? Il est partout. Il est partout. Il joue les mêmes rôles. Il m’énerve. Monsieur gentil. Monsieur Oscars. Monsieur je-choisis-bien-mes-rôles. Trompe-toi un peu Tom, ça te rendra plus sympathique. Tu l’étais plus dans le temps de Splash, Big ou The Bonfire of The Vanities. Un parfait acteur qui trime. Voilà que tu fais des Spielberg. Voilà que tu as réussi .Mais revenons à nos Da Vincis. Qu’est-ce que je n’aime pas là-dedans ? Je ne sais pas. Peut-être l’effet mode. L’effet « je l’ai lu et c’est passionnant et je veux que tout le monde le lise ». On dirait qu’ils veulent propager la bonne nouvelle. On dirait des témoins de Jéhovah. On dirait que c’est une secte. Et j’aime pas les sectes. Et puis, il y a les autres qui appellent au boycott. Franchement, il n’y a vraiment pas autre chose à boycotter ? Nike peut-être ? Ou Microsoft, Star Academy, , Shaquille O’Neal, les intérêts sionistes, Wal-Mart, le vin de dépanneurs, Céline Dion ? L’embarras du choix. L’embarras du boycott. Faites vos choix. Faites le bon choix. Mais fichez-moi la paix. Lisez-le. Relisez-le. Regardez-le en film. Mais lâchez-moi les baskets. Je ne veux pas le lire. Je refuse la mode. La mode. Quelle exécrable chose ! Un courant qui entraîne tout le monde. Tout le monde qui se laisse entraîner. Que ceux qui ne se sont pas laissé entraîner se laissent faire. Joignez la troupe. Da Vinci Code. Fait-Chier Code.
Je te lirai un jour, quand il n’y aura plus de vagues. Ou je ne te lirai tout simplement pas. Et je vivrai.
Moi non plus je n'ai pas encore lu le livre que tout le monde s'est passé à la maison... J'avais quand même le kik d'aller voir le film. Or, ça pu le ramasse dollars à la pelle sur fond de provocation gratuite. Point. La critique du Devoir de ce matin (Odile Tremblay) parle même d'un échec teinté de ridicule. «Et dire qu'il s'agit de la mégaproduction la plus attendue de l'année... À Cannes, les critiques levaient hier les yeux au ciel, mais pas pour prier Marie-Madeleine. Juste parce que Da Vinci Code était un vrai pétard mouillé.»
Et il y a ceux qui, comme moi, l'ont lu dans l'avion, pour passer l'Atlantique, et puis c'est tout.
Ce qui me fait de la peine, c'est que les trippeux da Vinci ont habituellement passé à côté de la petite veine intéressante qui invite le lecteur à douter de l'autorité spirituelle de l'Église. Le reste est spéculatif ou carrément faux.
Mais franchement, est-ce qu'on avait besoin d'un livre pour ça?
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